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Déclaration de l'ACPPU sur le droit à la liberté d'expression et à la protestation pacifique sur les campus

(Ottawa, 30 avril 2024) Les universités et les collèges servent le bien commun de la société par le biais de la recherche et de la diffusion du savoir ainsi que par la promotion de la pensée et de l'expression indépendantes au sein du personnel académique et de la population étudiante. Les démocraties solides n’en exigent pas moins. Ces objectifs ne peuvent être atteints dans un environnement où la liberté d'expression et la liberté académique sont restreintes.

Il est essentiel pour l'apprentissage et le progrès des connaissances d'exprimer des points de vue différents, voire profondément contestés, et d'en débattre. Cela inclut l'expression politique et la protestation pacifique des étudiantes et étudiants, du personnel académique et de tous les membres de la communauté du campus.

Les administrations des universités et des collèges manquent à leur devoir de défendre les objectifs fondamentaux de nos établissements lorsqu'elles limitent ou empêchent les manifestations et contre-manifestations pacifiques. Lorsque les administrations menacent de sanctionner ou de faire arrêter des manifestantes et manifestants pacifiques sur le campus, ou qu’elles autorisent de telles mesures, elles réduisent la liberté d'expression au silence et censurent la parole. La liberté académique ne peut s'épanouir lorsque la liberté d'expression est entravée.

Les restrictions en matière de liberté d'expression et de protestation ne peuvent être justifiées que par des preuves claires, objectives et démontrables de danger pour des personnes, de violations graves de la loi et de perturbations majeures des activités essentielles d'une université ou d'un collège. Par leur nature même, les manifestations causent des perturbations et des désagréments et ne devraient pas, pour cette seule raison, être interdites.

L'Association canadienne des professeures et professeurs d'université demande à la direction des établissements de respecter et de faire respecter le droit essentiel de la communauté étudiante et du personnel de manifester et de contre-manifester pacifiquement, ainsi que de respecter la procédure établie et la justice naturelle lorsqu'il s'agit de prendre des mesures disciplinaires justifiables.